L’année 2020 fût très compliquée pour se projeter dans la gestion des bâtiments face à des événements inhabituels mais surtout inattendus.
En effet, entre confinement et déconfinement répétés, les entreprises ont, sous l’égérie du ministère du travail, de l’emploi et de l’insertion, développé le télétravail sur tout le territoire français.
D’ailleurs, une étude de l’institut Malakoff Humanis a démontré que le taux d’employés en télétravail a atteint 41% des salariés pendant la crise du Covid-19. D’après l’établissement financier Natixis, la popularité du télétravail serait en plein essor et atteindrait en fin d’année 400 000 m² la vacance de bureaux en région parisienne. Une situation qui a nettement compliqué la gestion de l’énergie des bâtiments appartenant aux entreprises et collectivités.
Après une année de crise, quel bilan établir concernant les actions menées par les organisations afin de répondre à cette situation ?
1er confinement : des économies pas si concluantes
Lorsque que le premier confinement a été décrété, l’ensemble des entreprises ont pensé que leur bâtiment inoccupé par les employés atteindrait une baisse considérable de consommation d’énergie.
La logique serait que les consommations d’énergie soient assujetties à l’éclairage et la bureautique, en sachant que toutes ses fonctions inutilisées feraient chuter la facture énergétique de ces bâtiments vides. Mais lorsque l’on analyse les données via le logiciel d’entreprise dédié au management de l’énergie, la réalité est tout autre, effectivement le chauffage et la climatisation peuvent élever la note si aucune action n’y est menée.
Pour cette raison, il est nécessaire d’élaborer un plan d’action adéquat et performant. En effet, il faudra modifier le fonctionnement ou éteindre le système de ventilation, le chauffage ainsi que la climatisation tout en s’assurant du respect des exigences sanitaires et en prenant en considération l’occupation réelle des édifices qui permettrait ce résultat. Dans le cas de certains bâtiments, nous arrivons jusqu’à deux fois moins de consommation habituelle d’économie d’énergie soit 50%. Lorsque ces œuvres n’étaient pas mises en place les économies énergétiques étaient seulement de 20%, ce qui montre une vraie différence.
Sous-occuper les bâtiments : des économies possibles selon certaines conditions
Néanmoins, selon Deloitte, avant l’arrivée du Covid-19 le taux d’occupation des postes se situait entre 50 et 70% du temps, en prenant en considération les RTT, vacances et déplacements du personnel. Maintenant que la démocratisation du télétravail a été imposée aux employés, la sous-occupation des bâtiments est devenue la norme. Il faut savoir qu’économiser de l’énergie ne signifie pas de sous-occuper ses bâtiments ! Effectivement, tous les bâtiments n’ont pas été conçus pour ce type d’utilisation.
Parmi les bâtiments les plus imposants, des contrôles plus minutieux peuvent être effectués pour calculer les variations d’occupation et gérer plus facilement la consommation d’énergie. Pour cela, des équipements spéciaux peuvent être mis à disposition.
On peut citer en exemple l’immeuble Central Seine où siège le groupe SETEC qui se situe dans le 12e arrondissement de Paris. Pour avoir la capacité d’économiser 7% d’énergie, une action simple a été élaborée. En effet, des ventilo-convecteurs ont été installés et peuvent être programmés et se mettre en stand-by, ce qui permet à l’occupant de mettre en marche le traitement de l’air manuellement s’il se trouve dans les locaux.
La distanciation sociale
Une autre possibilité existe : si les règles de distanciation sociale sont respectées, il peut être envisagé de rationaliser des périmètres sur le modèle d’aménagement comme le Flex office. Pour cela, il sera d’autant plus important de réunir les usagers sur un même plateau pour diminuer au maximum les consommations d’énergie pour l’éclairage et le traitement de l’air. Pour le bon fonctionnement de cette stratégie, il est nécessaire d’avoir une organisation et une coordination très pointilleuse afin d’obtenir un résultat d’économie d’électricité concluant.
Capitalisation
Budgétiser la sous-occupation des bâtiments pour une réalisation d’économie d’énergie est possible, mais il sera très important d’étudier le fonctionnement du bâtiment en question et de mettre en place des actions adéquates et coordonnées. Dans cette situation, le contrôle de la consommation d’énergie assemblé au conseil, se révèlent être d’une importance cruciale aux organisations qu’elles soient publiques ou privées pour localiser immédiatement les gisements d’économies d’énergie, les éventuelles dérives ainsi que pour instaurer des stratégies performantes.
Pour terminer, il peut paraître normal d’agir de cette manière, mais si tous les occupants des locaux prennent conscience que certains gestes peuvent avoir un impact très positif dans la consommation d’énergie comme le débranchement d’équipements non-utilisés, ou même des gestes simples comme éteindre la lumière, cela permettrait une baisse de la consommation d’énergie, ce qui signifie une facture moins élevée et par la même occasion, un grand bien pour l’environnement.
Nul doute que l’environnement se trouve au centre des débats au moment où le décret tertiaire et le plan de relance cherchent à accélérer la transition écologique, voilà donc le bon moment pour profiter de décarboner tous ces bâtiments qui se retrouvent dans le haut du classement en tant que plus grand consommateur d’électricité de l’hexagone.